Cultures et coutumes du Maroc
Essaouira (Maroc)
La majorité des coutumes marocaines ont une origine religieuse. À la naissance d’un enfant, les premiers mots qu’on lui adresse sont ceux de l’appel à la prière. Une semaine plus tard se tient une cérémonie au cours de laquelle on rase la tête du bébé et on sacrifie un animal. Le moment le plus important de l’enfance des garçons est la circoncision, pratiquée entre 7 et 12 ans.
Les cinq prières quotidiennes donnent lieu à un rituel durant lequel les fidèles doivent tout d’abord faire des ablutions (ou en mimer les gestes s’il n’y a pas d’eau disponible à proximité), avant de se tourner vers La Mecque, de se prosterner et de prier.
La consommation d’alcool et de viande de porc (considérée comme impure) sont prohibés par l’islam. Les musulmans doivent également éviter la fraude, l’usure, la calomnie et les jeux d’argent.
Selon la tradition, les défunts sont toujours mis en terre les pieds tournés vers La Mecque.
La cuisine marocaine est l’une des plus riches et savoureuses qui soient. Les Bédouins ont introduit les dattes, le lait et le pain. Les Maures ont apporté les ingrédients de la cuisine andalouse (olives, huile d’olive, noisettes, amandes, fruits et herbes aromatiques), tandis que les Arabes ont enrichi cette gastronomie de la saveur des épices, comme le ras el-nahout, subtil mélange utilisé pour relever les tajines.
L’influence berbère se retrouve dans les plats les plus répandus. Le plus connu est le couscous, où se côtoient les saveurs de la semoule cuite à la vapeur, de la viande, de légumes parfumés et d’un condiment épicé, la harissa. Les délicieux tajines sont des ragoûts de viande parfumés aux herbes aromatiques et longuement mijotés dans des plats en terre cuite. Il en existe une infinie variété. Poulet-citrons confits et agneau-pruneaux-amandes sont les plus courants. Le m’choui (méchoui) est un agneau rôti entier, traditionnellement accompagné de brochettes de foie et de cœur d’agneau. Autre spécialité berbère, la harira est une soupe épaisse préparée avec de la viande de mouton, des lentilles, des pois chiches, des oignons, de l’ail, des herbes aromatiques et des épices. Elle est traditionnellement servie pour rompre le jeûne, lors du ramadan. La pastilla est certainement l’un des plats les plus raffinés de la cuisine marocaine. Il s’agit d’une tourte au pigeon agrémentée d’œufs et accompagné de citron, d’amandes, de cannelle, de safran et de sucre, que l’on cuit au four dans de fines feuilles d’ouarka (brick).
Le choix de pâtisseries est très vaste : elles sont en général à base de miel, d’amandes, de cannelle et de fleur d’oranger, et délicieuses avec un thé à la menthe.
L’arabe est la langue officielle au Maroc, mais le français et – dans une moindre mesure – l’espagnol restent pratiqués. Les trois principaux dialectes berbères sont parlés dans le Rif et les montagnes de l’Atlas.
L’arabe marocain (darija) découle de l’arabe classique. Il diffère tellement de l’arabe moderne standard qu’il est difficilement compréhensible du reste du monde arabe. La prononciation de l’arabe est difficile. Elle se caractérise notamment par l’utilisation des diphtongues aw (« aou »), ai (« aï ») et ei ay (comme dans « faïence »). Trois consonnes sont particulièrement complexes à prononcer pour le profane. Il s’agit de l’occlusive sourde (‘), et des sons ayn (fricative sonore) et rayn (« gh »). Ces deux derniers s’obtiennent assez bas dans la gorge et sont vocalisés par contraction gutturale accompagnée d’une sorte de grasseyement.
La transcription de l’alphabet arabe en alphabet latin n’obéit pas à des règles rigoureuses. Voici quelques mots et expressions utiles :
Bonjour : as-salam ‘alay koum
Au revoir : ma’as-salam
Merci : choukran
Oui : iyeh / n’am
Non : la
D’accord : ouakha
Excusez-moi : smeh liya
Comment allez-vous ? : kayf halek ?
Parlez-vous français ? : tatkellem faranciya ?
Je comprends : fhemt
Je ne comprends pas : ma fhemtch
Quel est votre nom ? : smitak ?
Je m’appelle… : smiti…
Où se trouve le/la… ? : ayn…?
Autobus : tobîs
Bus longue distance : kar
Gare routière : mahatta al-tobîs
Gare ferroviaire : mahatta al-tren
Gauche : liser
Droite : limen
La police : al-bolîs
L’hôtel : al-otêl
Le restaurant : al-mat’am
De tous les sons qui assaillent le visiteur à son arrivée, c’est certainement l’appel à la prière qui laisse l’impression la plus forte. Né au VIIe siècle, l’islam est la religion de 99% des Marocains et puise aux mêmes racines que le christianisme et le judaïsme. Le Coran (Qur’an), livre saint révélé par Dieu à Mahomet, comporte de nombreuses références à des personnages de la Bible et de la Torah.
L’islam compte 5 principes (les » 5 piliers « ) : la profession de foi : » Il n’est d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète » ; les 5 prières quotidiennes en direction de La Mecque ; l’aumône aux pauvres ; le jeûne du ramadan ; et le pèlerinage à La Mecque, ou hajj, au moins une fois dans la vie.
L’islam connut à ses débuts un schisme majeur qui divisa les croyants en deux courants : les sunnites et les chiites. Cette rupture résulta de la lutte de pouvoir livrée par Ali (cousin et gendre de Mahomet) contre la dynastie montante à Damas, les Omeyyades. Le chef de ces derniers fut reconnu comme légitime successeur de la tradition ( » sunna « ). Les sunnites – branche la plus répandue et considérée comme » orthodoxe » – sont très largement majoritaires au Maroc
À côté des traditions artistiques arabes classiques, le Maroc a développé des formes d’expression qui lui sont propres, notamment dans le domaine musical. L’ »ala », qui s’est à l’origine développée dans l’Espagne musulmane, est fondée sur un système de modes et de suites appelé nouba. Les 24 noubas qui régissent cette musique modale correspondent aux 24 modes harmoniques de la musique andalouse, accordés à chaque heure du jour et de la nuit. Cheikh Salah et le défunt Hadj Abdelkrim Raïs sont parmi les grands noms de ce style musical.
Les tribus berbères ont développé leur propre forme d’expression musicale, bien avant l’arrivée des Arabes. Aux sonorités de la derbouka, des tabala, des bendir (tambours arabes) et de l’amzhad (violon à corde unique), elles mêlent le conte et la transmission de la culture orale et se jouent encore lors des moussem (pèlerinage, fête en l’honneur d’un saint homme). Des musiques plus modernes, comme le raï – né en Algérie – ont de plus en plus de succès au Maroc.
Les dynasties marocaines successives ont laissé au pays un exceptionnel patrimoine architectural religieux. La splendide salle de prière hispano-mauresque de la mosquée Karaouine, à Fès, date de l’époque almoravide (XIe-XIIe siècle). Le style arabo-andalou atteignit son apogée avec les Almohades (XIIe-XIIIe siècle), à qui l’on doit la célèbre mosquée de la Koutoubia à Marrakech. Yacoub al-Mansour fit par la suite achever la casbah de cette même ville et ériger la grande muraille qui ceint la ville de Rabat. L’époque mérinide (XIIIe-XVe siècle) vit des mosquées sortir de terre à Fès, Marrakech, Meknès et Salé, ainsi que de nombreuses médersas (écoles coraniques). Le sultan Moulay Ismaïl fut le plus prolifique des Alaouites, la dynastie établie en 1666 qui règne encore actuellement. Il dota son empire de casbahs et se fit bâtir un somptueux palais à Meknès. Les villes d’Agadir, d’Essaouira, de Safi et d’El-Jadida (l’ancienne Mazagan) possèdent pour leur part des vestiges d’architecture militaire européenne. Enfin, le roi Hassan II fit réaliser entre 1988 et 1993 la grande mosquée qui porte son nom à Casablanca. Conçue sur les plans d’un architecte français, elle témoigne de la persistance des traditions artisanales marocaines, mosaïques ornementales (zelliges) en tête.
Besoin d’un renseignement ? Appelez-moi
Tel : +33(0)64098991